Tri kćeri kroz Hrvatska

Dimanche 12 septembre

Nuit courte, le réveil était programmé à 7h30 mais notre charmante hôtesse frappe à la porte à 7h. You go to Hvar today? Elle nous gonfle celle-là ! On est assez grandes pour décider de ce qu’on veut faire et de savoir à quelle heure on veut ou doit se lever! Comme elle nous a gentiment dit hier qu’on devait libérer la chambre à 9h, on ne traîne quand même pas trop. A 8h55, on rend les clés. Grâce à Hélène qui a réussi à l’envoyer balader avec un «　there is NO problem　» clair et net, on réussi même à ne pas l’apercevoir en partant. Tant mieux !

On file vers le port pour étudier les différentes possibilités qui s’offrent à nous pour la suite. On peut échanger ou annuler les billets qu’on a pris pour Rijeka, pour le bateau de ce soir. On tergiverse encore un peu. Si on va à Hvar, on ne fera que ça. On se dit que, non, finalement on reste sur notre idée des jours derniers. On n’ira pas à Hvar et on privilégie Zadar, le parc naturel de Plitvice et l’Istrie. On jette un œil à la météo sur internet. Ca devrait le faire même si ce n’est pas le grand beau temps dans le nord. On rejoint Arnaud et Paul comme prévu et on prend un café. Il reste une heure avant le départ de leur bateau. Ils semblent un peu déçus qu’on ne les suive pas, mais en bonne bretonnes on reste fermes. On fait nos adieux.

Eux partis, on refait nos sacs pour la journée. Il faut qu’on prenne nos affaires de plage, et qu’on aille déposer nos gros sacs à la consigne de la gare routière. Au programme aujourd’hui, visite de Split et plage/baignade jusqu’à 18h. Ensuite on embarquera sur notre bateau pour Rijeka.

Un dernier petit tour aux toilettes pour Florence, pour éviter les traditionnelles 3Kn pour la dame pipi des toilettes publiques (sacré budget quand on y pense sur 15 jours, surtout pour nous…). On est prête à y aller. Il est 11h05.. Un regard échangé entre Hélène et moi, un sourire, une petite phrase «　mais on n’est pas encore parties　». On se comprend. Florence revient, n’a pas suivit mais on la met au parfum. Branle bas de combat. On a 25 minutes pour changer nos billets Split-Rijeka et prendre ceux pour Split-Hvar. Course contre la montre. Malheureusement plus de place dans le bateau de 11h30. Qu’à cela ne tienne, on prendra celui de 15h. Pas compliquées les filles… Bon, ce coup-ci, c’est définitif. On a changé nos billets pour le Marko-Polo et on n’a droit qu’à une seule modification. On le prendra jeudi soir prochain.

On profite du temps qui nous reste avant la navette pour faire un tour dans Split. Joli centre ville avec vieilles maisons et petites ruelles. Et contrairement aux autres villes, pas de marches !

Une petite salade dans notre bar attitré face au port, et c’est parti. Embarquement pour Hvar. On a envoyé un sms aux gars pour tenter de les retrouver sur place. Après nos 4h de nuit, on essaye de dormir sur les sièges peu confortables de l’Adriana. Il fait une chaleur terrible, avec un soleil de plomb. Le trajet ne dure qu’une heure.

Nous voilà en vue de l’île. Moins jolie aux premiers abords que Korcula que nous avions aperçue la semaine dernière. Comme d’habitude, plein de croates sont là pour nous proposer des chambres. On se met d’accord avec Kristina, qui nous propose une chambre à 10 minutes à pied du centre ville. Parfait. On longe la mer pour y aller. L’eau est cristalline, il fait beau, il fait chaud. On se dit qu’on a fait le bon choix ! En plus la maison de Kristina est super bien placée. Un peu en hauteur, bah oui, on a besoin de quelques marches pour se sentir en Croatie ! Une vue magnifique sur la mer et la ville et une chambre propre avec salle de bain digne de ce nom achèvent de nous conquérir. En plus, elle s’avère être un super guide touristique.

Entre temps, on a reçu un message. Rendez-vous quand on est prêtes, vers 18h30, à leur hôtel, à l’autre bout de la ville, pour un apéro-piscine. Bon, en fait c’est vraiment à l’autre bout et on se fait désirer. On arrive à 19h largement dépassées… Du coup, plus question de se baigner. On discute autour d’un verre.. Ils ont rejoint Gaël, le frère d’Arnaud. Il est temps de se préoccuper du dîner. Il fait frisquet, on se donne rendez-vous d’ici ¾ d’heure devant un resto de sushis qu’on a repéré en venant. Le temps pour nous d’aller se changer chez nous. En fait on est tous les 6 pas très à l’heure et on se retrouve finalement sur the place of the Church, derrière le musicien.On reste sur notre idée de sushis. C’est pas mauvais mais un peu léger…

L’ambiance est détendue, les éclats de rire fusent, la complicité s’installe. On ne croirait jamais qu’on ne se connait que depuis 24h ! On fait bien rire les serveurs. Mais la note est salée : 2045 kilomètres, nouvelle unité de mesure. C’est plus parlant… Du coup on a même droit à un p’tit verre de saké local.

Aucune envie d’aller se coucher. On passe une très agréable soirée. On va la terminer dans un bar, le Nautica. A peine fatigués par notre courte nuit d’hier, on met l’ambiance. Personne ne danse ou presque, à part nous. Et encore une fois, on nous met dehors à la fermeture. Le temps passe vite quand on s’amuse !

A 2h30, on prend chacun la direction de nos logements respectifs, non s’en s’être donné rendez-vous pour demain matin sur notre place. Un retour au calme s’impose, petit tour sur le balcon, sur les chaises longues de Kristina, à observer les étoiles tel un satellite voguant dans les cieux (pour certaine…) et nous voilà prêtes pour une nouvelle nuit plutôt courte. Il est 3h30, réveil programmé pour 8h… A peine allongées, on s’endort.

Samedi 11 septembre

Hop hop hop, 8h, le réveil sonne. Il s’agit de ne pas partir trop tard ce matin si on veut profiter du parc de Krka. Notre «　sympathique　» et collante hôtesse nous dit qu’on est à la bourre et qu’on n’aura jamais le temps d’aller au parc. There is a problem, there is a problem, may be you can, may be not… Nous ne l’écoutons plus et partons à 10h en direction de la gare routière sous un soleil de plomb, enfin !

Et là, effectivement, there is a little problem. Un car vient probablement juste de partir et le suivant n’est qu’à 11h30... Bon c’est pas grave, nous en profitons pour prendre un p’tit dej sur une terrasse face au port.

Il est temps de monter dans le bus. On vérifie qu’on ne se trompe pas, une fois ça suffit ! Et ce coup-ci on sait qu’on part pour 2h. On aura même le droit à une petite rallonge en passant par la station essence. Sibenik en vue.

On se renseigne pour la suite du trajet. Aujourd’hui on est maudites. Il est 13h30. Le prochain bus pour le parc est à 15h… Foireux cette histoire. Bon il nous reste une solution : le taxi. On se renseigne. Il n’y a qu’une quinzaine de kilomètres, les fameux qui nous ont induit en erreur hier. C’est pas donné mais finalement on n’a pas le choix. Bon à savoir : pour aller au parc de Krka, mieux vaut louer une voiture. C’est plus rentable en temps et pour le porte-monnaie ! On achète rapidement de quoi manger, des parts de pizza bien grasses entre autre. Et c’est parti pour le taxi.

C’est Hélène qui a le privilège de monter devant. Pas très rassurée, elle nous jette de temps à autre des regards inquiets. Notre chauffeur téléphone (bon, ça encore, on a l’habitude et on en fait autant, et tant qu’il ne va pas sur internet…), roule à gauche (plus inquiétant) et double tranquillement sur une ligne blanche alors qu’une voiture arrive en face. On a beau être prévenues, ça surprend toujours. Enfin, on arrive entières sur le parking du parc. C’est toujours ça ! Il nous donne sa carte et nous dit qu’on n’hésite pas à l’appeler pour le retour. Tu m’étonnes, à 150 Kn les 15 km, on est rentables pour lui !

C’est pas tout ça, mais on n’est toujours que sur le parking du Parc. On prend nos billets, il est 14h et le dernier bus pour nous ramener à Sibenik, si on veut éviter le taxi, est à 17h. On ne va pas avoir beaucoup de temps. On part rapidement à travers les passerelles qui surplombent la rivière. C’est agréable, il fait frais, les couleurs sont superbes. Il y a des centaines de poissons qui font du sur place.

On prend quelques photos mais on ne s’attarde pas. Il faut absolument qu’on arrive aux cascades finales où on pourra se baigner. Et là, effectivement ça vaut le coup. Plusieurs niveaux de cascades, un ciel bien bleu, des arbres bien verts, de quoi faire de magnifiques photos ! Hélène et moi nous laissons tenter par la baignade tandis que Florence garde nos affaires. L’eau est fraîche. On essaie de ne pas trop penser à toutes les petites bêtes qui pourraient passer entre nos jambes et que nous avons eu le loisir de découvrir sur des panneaux tout au long du trajet.

16h, il est temps de se rhabiller et de repartir pour l’entrée du parc si on veut être sûres de ne pas louper notre dernier bus. Il nous reste quand même quelques minutes pour visiter, au pas de course, un petit moulin local.

Nous arrivons à 16h45 sur le parking du parc. Nickel ! On est sûres de ne pas louper notre bus !

A 17h, un car arrive. On ne sait pas trop si c’est le nôtre. Une femme en descend. J’en profite pour demander au chauffeur si c’est le car pour Sibenik. Mais je me doute qu’il y a un problème. Il n’y a que des hommes ou presque et ça sent légèrement la vinasse… On redescend, mais pendant ce temps le chauffeur demande aux passagers si on peut monter. On s’empresse de nous faire de la place à l’avant. Mal à l’aise, on tente de refuser mais la femme qui était descendue arrive et nous rassure. Elle nous dit qu’il n’y a aucun problème. Bon après tout, on est 3, on n’a que 15km à faire, il y a quelques autres femmes et le chauffeur à l’air clean. Bon, aller, c’est parti. On surveille la route, pas de problème. Nos hôtes nous posent plein de questions. D’où nous sommes? Quels sont nos prénoms? D’ailleurs, à part Hélène, ils ont quelques difficultés à les prononcer. On a même droit à un petit air d’accordéon et à un p’tit verre de piquette. On vérifie qu’ils boivent bien la même chose ! On apprend que ce sont des bosniaques qui avaient un jour de vacances et qui sont venus visiter le parc de Krka. On n’est pas hyper rassurées, mais tout se passe bien. Ils sont surtout bruyants ! L’arrivée à Sibenik se fait tranquillement. Ils vont ensuite sur Split et apprenant que c’est aussi notre destination, proposent de nous y conduire, mais faut pas pousser, on est un peu inconscientes mais pas trop. Pour 2h de trajet, on prendra quand même le car officiel !

Finalement de retour assez tôt à Sibenik, on décide de se promener un peu dans la ville. On prendra la car pour Split un peu plus tard dans la soirée.

La fête foraine qui était en train de s’installer hier bat son plein. Plein de monde en costume. C’est très sympa. On goûte diverses spécialités locales, on observe les stands. Il y en a un qui nous plait bien : un gars est assis sur une planche au dessus d’une énorme barrique remplie d’eau. Les joueurs doivent lancer des boules en bois dans un tunnel qui, quand ils y parviennent, font basculer la planche. Il y en a qui sont plutôt doués, et le gars sur sa planche fait plusieurs plongeons bien applaudis! On continue notre tour.

18h30, on décide d’aller vers la gare routière pour tenter de prendre le car de 19h. Ce coup-ci, on prend notre temps, on pose bien la question pour être sûres de ne pas se louper.

On essaie de trouver 3 places les unes derrière les autres du côté intéressant pour voir la côte. Sur une des places, un magazine anglais et une bouteille d’eau. Pas de sacs. Soit la personne assise là est descendue à Sibenik, soit elle fait juste une pause et remontera dans le car d’ici 5 minutes. Pas grave, il y a plein de places ailleurs, et au pire, une à côté. On s’installe. Le car va partir. On a bien piqué la place de quelqu’un. En fait, il s’agit même de 2 français, Arnaud et Paulo. La conversation s’engage. Ils vont à Hvar demain. On les fait profiter de nos expériences, question transports, vers Hvar. Nous, on a décidé de ne pas y aller. Trop compliqué si on veut faire le reste de ce qu’on a décidé. Arrivés à Split, on leur conseille de prendre une chambre chez l’habitant. Et malgré tout ce qu’on a pu leur dire sur notre merveilleux appartement et nos hôtes si charmants, ils suivent notre conseil.

On propose de se retrouver vers 22h devant l’entrée de la vieille ville pour aller manger un morceau.

En rentrant dans notre micro appartement, on tombe sur notre hôtesse. On lui parle de notre programme. Elle tente de nous faire rester à Split. «　 Tomorrow, rain, rain, rain　» (imaginer les gestes en même temps…), Hvar : avec le bateau de 8h30 but maybe rain rain rain. Pas intéressant d’aller là-bas. Split , mieux ! Elle nous saoule un max mais on reste polies et bien élevées. De toutes façons, on verra bien demain ! Quand elle nous voit partir, elle veut savoir à quelle heure nous rentrerons. Minuit? Non, on ne sait pas, minuit-1h-2h, on verra bien. C’est les vacances que diable ! Ca n’a pas l’air de lui plaire mais on s’en fiche et on va rejoindre les gars comme prévu.

On va dans la meilleure pizzeria de la ville selon leur hôtesse. Bof… mais on a faim ! Soirée bien agréable qu’on prolonge dans un bar de la vieille ville. On se fait mettre dehors à 2h du matin.

Il est temps d’aller reprendre des forces pour demain. On ne sait plus vraiment quel est notre programme pour la suite : Hvar ou Zadar ?? Bon, on tentera de voir comment changer nos billets demain matin et on les retrouvera à 10h devant le kiosque des billets des bateaux. Et puis la nuit porte conseil, paraît-il !

Vendredi 10 septembre 2010

Lever avec le soleil, et même un peu avant. Les paupières sont lourdes, il pleut… Préparation rapide, à 6h pétantes on décolle de la Villa Banana.

En route pour Split, 4h de trajet en bus. Plus on remonte dans le nord, plus il pleut des trombes. On doit être maudites… Finalement toute la côte croate est construite de la même façon : la montagne monte directement de la mer et les constructions suivent le même chemin. Du coup tout le monde a vu sur mer, plutôt sympa ! On aperçoit enfin de petites plages de galets.

Arrivée à Split sous la pluie. On n’avait pas spécialement prévu ça… Un vieux monsieur nous accoste : room? Do you need accomodation? Le temps d’hésiter, de mélanger bien involontairement khuna et euros, et nous voilà parties à sa suite pour une chambre à 100Kn/personne, autant dire pas grand-chose. Pataugeant dans les flaques d’eau, heureusement nous n’avons pas loin à aller. 500m après la gare, nous voilà au 40 Petrova. L’appart est minuscule, 2 chambres, 1 micro salle de bain où dans 1m² on retrouve les toilettes, le lavabo et la douche. Une petite pièce supplémentaire sert de cuisine-salon-pièce à vivre pour les propriétaires. C’est spécial mais propre. On s’installe. La discussion n’est pas évidente, le p’tit vieux ne parle pas anglais, sa femme à peine mieux, et nous, bah c’est pas terrible. On arrive quand même à saisir qu’il a fait beau jusqu’à hier et que le soleil ne devrait pas revenir avant dimanche.

On décide d’aller faire un tour sur le port pour se renseigner pour aller à Hvar, puisqu’on a trouvé un plan - génial - pour faire le parc de Krka et Hvar avant de repartir pour Rijeka. Mais avant tout, il faut manger un bout, le petit dej est loooiiiiinnnn… On dégote une gargote sur la gare routière où on peut, enfin, manger une salade ! Ce frugal repas avalé, on part à l’assaut des horaires pour Hvar et Krka via Sibenik. Et là, on déchante vite… On a beau retourner le problème dans tous les sens, pas moyen d’aller sur une île si on doit reprendre le bateau pour Rijeka dimanche soir. Du coup, on abandonne définitivement l’idée et on se rabat sur Sibenik pour l’aprem, charmant petit village ancien paraît-il.

Et là, on a une histoire à vous raconter… C’est 3 blondes, ou presque. Elles décident d’aller visiter un charmant village. La 1^ère prend son guide, la 2è prend son guide. Que prend la 3è?… son guide biensûr, mais elle ne le sait pas… A force de potasser leurs guides, nos 3 chères «　blondes　» ont un peu tout mélangé… Elles pensaient partir pour 20 minutes de bus. 20 minutes passent, 30 minutes passent, 40 minutes, 50 minutes, 1h15... Bon même si le bus prend des trajets détournés pour faire une quinzaine de kilomètres, là ça paraît beaucoup… Heureusement le paysage est magnifique. Il ne pleut plus et il y a même quelques rayons de soleil. La mer est turquoise. Il y a plein de jolies petites plages, qui nous donneraient bien envie de faire un plongeon ! Plusieurs fois, le bus s’arrête, on y croit… mais non. Pourtant on passe par plusieurs charmants petits villages. 2h après notre départ de Split, nous arrivons enfin à Sibenik. Après vérification dans nos guides, il s’avère qu’il y a plutôt 90km et au minimum 1h45 de trajet… Pas douées les «　blondes　»… Bref, on y est, c’est tout ce qui compte. On vérifie les horaires du retour et nous voilà en route pour la vieille ville, charmante en effet. On est tout au bord de l’eau mais pas de plage. Un port avec de jolis bateaux en bois.

Et c’est parti pour quelques marches. Y a pas de raison, on est en Croatie que diable. Petit goûter réparateur devant la cathédrale avec Petits Beurre de Zagreb et chocolat Milka. Que demander de plus?

La ville est fortifiée comme toutes les vieilles villes du coin. De vieilles maisons, plus ou moins en bon état, plus ou moins fissurées. Et toujours des chats et des figuiers. 1h nous suffit pour faire le tour.

Une fête est en pleine préparation, pas mal de gens en costume d’époque mais il est temps de repartir. Il faudrait qu’on arrive pas trop tard à Split pour organiser les deux prochains jours.

20h, notre bus est là. Cette fois-ci, c’est le bon ! On comate, fidèles à nos habitudes et on tente aussi de préparer le programme pour la suite.

Arrivée à Split à 22h. On rentre directement dans notre chambre. Finalement pour demain, ça sera le parc de Krka, tranquillement et Split le soir.

Jeudi 9 septembre

Petit dej au soleil pour bien commencer la journée, sur le balcon. Aujourd’hui le soleil est de la partie ! Enfin !! Douche à l’eau froide rapide pour certaines. Pour les autres ça attendra ce soir… Ce matin, nous devons préparer la suite du voyage. Nous partons donc vers le port de Dubrovnik.

Descente à travers les faubourgs, sans escaliers !!! Le programme initial était d’aller à l’île d’Hvar demain puis Split et 2 parcs nationaux. En fait, il n’est pas possible de faire Dubrovnik-Hvar (ou n’importe quelle autre île, on n’est pas difficile non plus), avant samedi. Ca ne nous arrange pas du tout. Après moult tergiversations sous un timide soleil, on se décide à réserver un bus pour Split et de là, on verra pour la suite. A priori, on devrait avoir plus de bateaux pour les îles. On en profite pour réserver le bateau du retour, de Split à Rijeka, pour dimanche soir. Une bonne chose de faite !

Il est déjà midi et temps d’aller faire quelques courses pour le picnic de ce midi. Petite visite au centre commercial du coin. Les mêmes produits que chez nous, même plein de fromages président ! Mais peu voire pas de plats préparés.

En route pour la plage. Déjà jeudi et aucune baignade encore… Ca c’était sans compter que, d’une part ici, il y peu de plage, et d’autre part que les nuages sont quand même bien là ! La route qui nous mène du port à la vieille ville est bien agréable. Nous longeons la côte, en surplomb de la mer. L’eau est d’une belle couleur turquoise qui nous donne bien envie de nous baigner ! Mais rien à faire, pas d’accès à l’eau… De belles maisons bordent la route. 20 minutes plus tard nous arrivons en vue du fort. A la recherche d’une petite plage, nous tombons sur 2 suisses rencontrés 1h plus tôt à la gare routière quand on prenait nos billets pour demain. Paaaas trooooooop speed les suuiiissssses… On les laisse à la poursuite de leur voyage et nous cherchons un coin de quai pour s’asseoir à défaut de plage. L’eau n’est pas très engageante… C’est pas encore aujourd’hui qu’on se baignera ! Enfin ce picnic au soleil est bien sympa et nous requinque.

Le temps de lézarder sous le soleil quelques instants, d’observer la vue sur les remparts et le fort, et nous voilà reparties pour un tour. Nous montons à l’assaut du fort, non sans se perdre au passage dans les ruelles, alors que l’escalier qui mène au fort est sous nos yeux. Nous tombons au passage sur une petite «　plage　», c’est-à-dire pour ici, une terrasse de béton avec des escaliers qui mènent à l’eau. Des gens se baignent, mais des substances non identifiées en surface de l’eau, nous dissuadent de se joindre à eux.

On poursuit notre ascension au fort. La vue est magnifique tant sur les petites criques que sur la vieille ville et les remparts. Le fort en lui-même ne présente pas d’intérêt, si ce n’est les énormes boulets de pierre entassés à plusieurs endroits. Ce devait faire des dégâts de se prendre ça sur la tête !

Il nous reste encore à visiter le monastère des Franciscains et leur pharmacie, une des plus vieilles d’Europe, et qui fonctionne encore. Au passage on note le trou laissé par un missile le 6 décembre 91, dans le mur. Toujours cette sensation désagréable qu’il y a quelques années à peine, la guerre était là.

On continue la visite par l’église voisine, au frais et au calme, à l’abri de la cohue des touristes.

Il est temps de se poser à une terrasse pour siroter un smoothie bien frais, au milieu de français qui achèvent un tour express de la Croatie, en passant par la Bosnie et le Montenegro, le tout en une semaine !

Il est temps maintenant de faire quelques emplettes. Finalement pas grand-chose de local si ce n’est des bijoux en corail. Le reste n’est que souvenirs classiques qu’on trouve dans toutes les villes touristiques du monde avec juste le nom de la ville qui change. Pas très motivant ! Ca tombe bien, ça fait du bien au porte monnaie !

Retour à la Villa Banana par nos 400 marches préférées sous l’odeurs envoûtante des figuiers et au milieu des chats errants à l’air plus ou moins maladif. Tentative de douche, avortée, il n’y a encore que de l’eau froide. Mise au point avec Dolores, notre hôte, pour qu’elle nous emmène à la gare routière demain matin aux aurores et petit passage sur internet, qui aujourd’hui veut bien fonctionner.

Puis mistifrizzi pour redescendre en ville et essai de nos achats tous frais ! Et c’est reparti pour les 400 marches dans l’autre sens !!

Ce soir, notre choix se porte sur une pizzeria dans une ruelle tranquille. Dîner simple et bon, même si les pizzas n’ont pas plus de goût que ça et le vin plutôt style piquette. Finalement on ne mange bien que chez nous! Faut dire qu’en France on est quand même bien servis côté gastronomie et spécialités locales. Ici rien de vraiment typique, beaucoup d’inspiration italienne et bord de mer oblige, pas mal de poisson sous toutes les formes. On rentre rapidement car il faut qu’on fasse nos sacs et qu’on ne se couche pas trop tard : lever demain à 5h15...

Déjà en haut des marches sans même s’en rendre compte. Va falloir plus que ça pour nous épuiser… Dernier retour dans les ruelles sombres et étroites. On se fait la réflexion que malgré le peu de monde dans les rues à cette heure, ou plutôt l’absence de monde, le peu d’éclairage et l’étroitesse du lieu, on se sent tout de même en sécurité.

On a enfin droit à -un peu - d’eau chaude. Dernier coup d’œil à le vue sur Dubrovnik by night, et au lit !

Mercredi 8 septembre

Que ça fait du bien une bonne nuit dans un vrai lit avec une grasse mat’ !!! Aujourd’hui, au programme : visite de Dubrovnik. Nous déjeunons rapidement en terrasse avec les restes de gâteaux que nous avons. La vue est superbe sur le port et la ville nouvelle. Par contre, on est trop loin de la vieille ville pour la voir. Il est temps d’y aller : et hop, 400 marches pour bien commencer la journée.

Une fois en bas, on attaque par les remparts. Il y a encore plus de monde qu’hier soir. La météo n’est pas sensationnelle. Ciel gris et beaucoup de vent. Il fait frais. Le tour de la ville close fait 2,5km. La vue est magnifique. Les maisons sont très serrées les unes aux autres. On voit quelques ruines de maisons, vestige de la guerre ou plus anciennes? Difficile à dire. On a décidé de se mettre toutes les 3 en robe, bien mal nous en a pris. Le vent s’engouffre dedans et plusieurs fois, les spectateurs attentifs auront pu apercevoir ce que nous portons dessous… oups ! La balade est agréable. On croise toutes les nationalités et pas mal de français. On s’amuse avec des toulousains à se suivre/se doubler mais on les perd à la fin des remparts. On aura encore grimpé et descendu quelques centaines de marches…

Dubrovnik est vraiment construite à flanc de montagne, depuis la mer jusqu’au 2/3 du sommet. Tout en haut, on aperçoit le Fort Srd, qui culmine à 412m d’altitude, d’où les Serbes ont pilonné la ville en 91-92. Ca fait froid dans le dos. Ils avaient un emplacement de choix… On a du mal à réaliser qu’il y avait la guerre ici, il y a un peu plus de 15 ans, encore….

Après les remparts, épuisées par le vent et les marches, et surtout affamées, nous nous mettons en quête d’un resto. On se décide pour un resto sur le vieux port. Aujourd’hui, ça sera risotto et seiches grillées. Pas mauvais, mais rien de transcendant non plus. Par contre le petit verre de vin qui accompagne est plutôt agréable ! On a droit à quelques gouttes de pluie. Mais où est le soleil croate??? On se gèle un peu, emmitouflées dans nos écharpes…

Petit tour digestif dans les ruelles, on observe les magasins, on repère… C’est pas la grande forme. On se décide à rentrer : on est fatiguées, épuisées, claquées, HS, amorphes, nazes, kaput… et on mérite bien une petite sieste. Florence et Hélène tombent comme des masses et dorment 2h. Pendant ce temps je tente une connexion à internet, mais ça ne marche pas et ça m’éneeeeeeeeeeerrrrrrvvvvveeeeee… Du coup, dépitée je vais rejoindre les filles pour une petite heure de sieste.

Il se fait déjà tard et il va falloir songer à redescendre pour manger. Motivées !!! On aimerait bien se doucher mais pas moyen, l’eau est gelée. Faut dire qu’on est 5 pour un tout petit chauffe-eau… Tanpis, ça attendra. On se change quand même, un p’tit coup de maquillage, bah oui, on est des filles tout de même, et c’est reparti ! Ce soir on va tenter de manger léger. On cherche un resto qui propose des salades. Pas grand-chose en vue. Finalement on en trouve un avec une p’tite terrasse qui semble bien sympathique, à l’écart de la foule. Menu très light, salade-eau et serveuse agréable comme un mur de prison… On retente une glace, chez un autre glacier. Toujours aussi appétissante en vitrine mais toujours aussi décevante à manger… Elles n’ont pas de goût… Et cerise sur le gâteau, il se remet à pleuvoir. On se réfugie dans un magasin. Pas grand-chose d’intéressant, c’est très attrape touriste !

Pour finir cette journée, on décide d’aller boire un verre. Mais peu de bars animés. Il est quand même pas loin de 22h et à part la musique à fond, pas d’ambiance. Les cocktails sont fadasses et avec beaucoup beaucoup de glaçons… Ahlala nos ti-punch quimpérois… On ne s’éternise pas et on repart à l’assaut de nos 400 marches.

Heureusement à l’arrivée, l’eau est chaude et on peut en profiter. C’est qu’on en fait du sport dans la journée mine de rien !!

Après une nuit entrecoupée par les grincements et les vibrations du bateau, pas très fraîches, nous décidons d’émerger. Rien ne presse, on est sur le bateau jusqu’à 16H15 ! Toilette sommaire, la douche n’est vraiment pas engageante… Nous faisons un premier tour du bateau. Tout le monde a les yeux gonflés de sommeil, pas mal dorment ou tentent de dormir encore. Seuls les p’tits vieux on l’air en forme. On aimerait bien voir à quoi ressemblent leurs cabines !

Nous prenons notre petit déjeuner à l’intérieur pour profiter des tables, même si l’air est doux sur le pont. Et comme ça, on reste à l’abri du vent. Aussitôt terminé, nous voilà tout de même sur le pont, au soleil. Ce sont les premiers rayons de soleil que nous voyons depuis notre départ. Jusque là, le mauvais temps nous avait suivies… Il est temps de faire les lézards ! On en profite pour rattraper encore quelques heures de sommeil.

Vers 15h, l’appel du ventre se fait sentir. Mais il ne nous reste plus grand-chose à se mettre sous la dent… On se rabat sur des sandwichs sans intérêt mais qui feront bien l’affaire jusqu’au dîner. Le paysage qui défile n’est pas très varié. Une côte pas très accueillante avec de la roche. Pas de sable, en fait même pas de plages. Quelques villes isolées. Nous faisons un arrêt à l’île de Korcula. Joli centre ville vu depuis le pont. Le temps de débarquer et d’embarquer quelques touristes et nous filons vers la dernière escale : Dubrovnik.

A 16h15 précises, le bateau stoppe les machines dans le port. Un peu déçues, nous n’arrivons pas sur la vue hyper connue du vieux Dubrovnik, mais dans le port vers la ville nouvelle, nous ramassons nos sacs. Et là, c’est l’inconnu qui nous attend ! Allons-nous avoir quelqu’un à l’arrivée qui nous attend? Va-t-on devoir téléphoner? Mais là franchement on espère que non, parce qu’on n’a aucune envie de parler anglais au téléphone… Ou va-t-on devoir aller à pied à la Villa Banana, notre lieu de résidence pour les 3 prochaines nuits?

Nous sommes accueillies par plein de Dubrovnikois qui proposent des chambres ou qui viennent chercher leurs locataires. Mais pour nous, personne. On voit le parking du port se vider petit à petit. Nous envoyons 2 sms qui restent sans réponse… Ca commence à devenir inquiétant. Plus personne dans le port à part nous… Au bout de ¾ d’heure, nous décidons de prendre un taxi. Heureusement on a l’adresse ! Il nous lâche un peu n’importe où, à mi-chemin. Ceci dit, pas évident de circuler en voiture dans la rue qui nous intéresse ! Nous partons donc, armées de notre courage et chargée de nos sacs. Le taxi nous a quand même permis d’éviter de monter une sacrée côte!!! On est tout en haut de la ville qui, en dehors de la vieille ville (et encore…) est construite à flanc de coteau. Après 10 minutes de marche dans une ruelle étroite et sous les figuiers, on arrive, enfin, en vue de la Villa Banana. Accueil chaleureux mais presque trop d’ailleurs. Enfin on a notre chambre, c’est tout ce qui compte. C’est pas aussi crade que ce qu’on a pu voir sur les avis sur internet mais il y a mieux…

Après quelques formalités, nous partons aussi sec pour la vieille ville. Il nous faudra 20 minutes de marche pour y accéder et quelques 400 marches… On va revenir avec des cuisses et des fesses d’enfer !!! Enfin pour le moment on découvre la ville close sous le soleil couchant. Il n’est que 19h30 et il fait pratiquement nuit… Beaucoup de monde. Ca ressemble beaucoup à la ville close de Concarneau. Une grande rue principale et des petite ruelles de part et d’autre. Elle est cependant bien plus grande et compte encore 2000 habitants. Beaucoup de restos et de boutiques pour touristes. On déambule tranquillement à la recherche d’un resto. On se décide pour un qui se situe dans une petite ruelle en haut de quelques marches (encore!). Le patron est un p’tit rigolo mais le service laisse à désirer. Quelques petits poissons frits et 1l d’un vin blanc local plus tard, un peu éméchées, on enchaîne les photos plus ou moins ridicules, avec nos voisines. Il faut dire que les tables se touchent et qu’on participe à toutes les conversations. On se détend enfin ! On est en vacances ! Pour le dessert, on a repéré en arrivant un marchand de glaces digne de celui de la ville close de Concarneau. On y court et y retrouve d’ailleurs nos voisines de table. Que de choix!! On se promène encore un peu en dégustant nos glaces. L’humeur est légère, la fatigue ne se fait plus sentir, on est à Dubrovnik !!

Il est temps de remonter chez nous. C’est parti pour les 400 marches, en montée, du retour. Elles se montent finalement plutôt bien !

Une p’tite douche, une séance diapo photos et au lit !

Lundi 6 septembre 2010 

Lever difficile à 8h30. Les lits sont confortables et on aurait bien prolongé un peu! Pas le temps de prendre un petit déjeuner. Il faut rendre les clés à la réception, jeter un coup d’œil sur internet puis il est temps de monter dans le bus pour Labin, première étape de la journée. La vieille ville à l’air bien sympa, avec ses vieilles maisons et ses ruelles étroites. On ne descend pas là, sur les conseils d’une touriste. Fort bien nous en a pris car, en fait, la gare routière est à perpète dans la nouvelle ville!

Tout s’enchaîne à merveille, prochain car pour Rijeka dans 5 min! Par contre le petit déjeuner attendra encore! Nos ventres commencent à râler, on n’a pas mangé grand-chose depuis notre pizza d’hier midi… Pendant l’heure de trajet qui nous sépare du bateau, on comate. Trop fatiguées pour observer le paysage qui semble joli… De vieilles maisons, plus ou moins bien conservées. Rijeka est une ville sans intérêt, d’autant que nous arrivons par la zone industrielle et portuaire. La ville a été pas mal détruite par un tremblement de terre à la fin du 19è et par la seconde guerre mondiale. Les bâtiments ont peu de charme. C’est gris.

Première chose à faire en arrivant : manger !!! Il est 13h quand même! On va dans la première brasserie qui nous tombe sous la main. Ca sera encore une pizza… régime pas très varié! Et là, on mesure toute la difficulté de ne pas maîtriser ne serait-ce qu’un minimum la langue locale. Tout est écrit en croate. Le serveur nous conseille en partie. Je me retrouve avec un pizza, ma foi, plutôt bonne alors qu’Hélène avec sa Romana est un peu déçue par les anchois qu’elle trouve dessus. Quant à Florence, elle a pris une valeur sûre, une calzone. Bien repues après ça, on termine sur des cappuccinos et une camomille!!! Là encore mauvaise compréhension, c’est plutôt un thé qu’un pisse-mémé qui était attendu…

Il est temps d’aller repérer l’embarcadère pour tout à l’heure, et voir si on peut y laisser nos sacs. On tombe sur notre bateau, le Marko Polo, un géant des mers, enfin un peu moins énorme que ceux qu’on a pu voir en quittant Venise hier.

A l’enregistrement, on tente toujours dans notre anglais aussi bon de voir comment déposer nos sacs à la consigne pour quelques heures. Une première hôtesse, sans dents et avec un zeveu zur la langue, ne fait aucun effort pour essayer de se faire comprendre. On s’énerve, on comprend rien, on abandonne. Pourrait faire un effort cette blondasse quand même… On tente notre chance avec celle d’à côté qui, au passage, nous enregistre. On comprend enfin qu’il faut qu’on aille voir au bar pour qu’ils nous ouvrent la petite pièce réservée aux bagages. Ce que nous faisons aussitôt. Là, 2 serveurs se paient un peu notre tête, mais bon public, on sourit , jaune certes, mais quand même. Bon, délestées de nos sacs on peut enfin aller se balader dans la ville, ou plus exactement dans les rues commerçantes avoisinantes. On fait quelques courses pour les prochains repas sur le bateau, on mange une glace, on s’assoit quelques instants face au port dans le vent et sous un soleil timide. Un petit thé plus tard, nous filons chercher les horaires de bus pour le retour la semaine prochaine et des sandwichs pour ce soir. Il est temps d’embarquer. Un complot de petits vieux nous tombe dessus… Au moins deux cars de personnes âgées débarquent et ne s’embarrassent pas avec les files d’attente…

Enfin nous obtenons notre clé et nous partons à la découverte de notre cabine de luxe. Environ 6m² avec 3 couchettes superposées et 4 casiers métalliques. Pas beaucoup d’espace, c’est spartiate. On est sur le pont le plus haut du bateau. Une fois les sacs déposés, les lits répartis, on part à l’assaut de notre yacht pour les 20 prochaines heures. Beaucoup de couloirs et d’escaliers. Il a du connaître ses heures de gloire, il y a quelques années. Il est tout de même un peu délabré maintenant. Beaucoup de voyageurs n’ont pas de cabine et vont dormir sur le pont, dans les couloirs ou dans les zones des bars/resto. Finalement on n’est pas si mal dans notre placard!

On choisit le bar lounge pour y dîner, dans une ambiance feutrée mais fraîche. On décide de ne pas se coucher trop tard. Si on peut récupérer un peu de sommeil, ça sera toujours ça de pris! Mais c’est sans compter que le bateau grince de partout, vibre de partout…. L’endormissement n’est pas gagné!

Dimanche 5 septembre 2010 

Réveillées tôt par la lumière, les portes qui claquent dans le centre et les cloches des campaniles environnants, on tente de prolonger la nuit jusqu’à 9h. Tranquillement on refait nos sacs avant de les déposer à l’accueil. Nous avons quelques heures pour visiter Venise avant de prendre le bateau pour la Croatie en fin d’après midi.

Le plan bien en main, c’est parti. Première étape, repérer le port pour ce soir. Ensuite trouver un endroit où prendre le petit déjeuner. La ville est différente de jour. Il ne fait pas franchement beau, les rues sont nettement plus pleines. On reste toujours aussi étonnées par les portes qui s’ouvrent directement sur l’eau sans même quelques marches pour descendre. Les canaux sont bien animés. Il y a des bateaux de partout, mais pas encore de gondoles en vue. La géographie de la ville nous paraît toujours aussi obscure… Il y a des culs de sacs, des ponts, des rues plus ou moins larges. Il serait facile de se perdre!

Nous n’avons toujours pas mangé. On cherche le café de nos rêves avec chocolat chaud et croissants. Mais il faut se faire une raison, les viennoiseries sont bien de chez nous! On finit par s’asseoir et commander le fameux chocolat! Requinquées, il était temps à 11h passées, nous repartons à l’assaut des ruelles.

On parvient enfin à trouver le pont qui nous conduit sur l’île où se trouve la fameuse place saint Marc. La foule devient encore plus dense. On déambule tranquillement dans les rues commerçantes. On fait nos repérages pour notre prochain passage éclair à Venise dans 15 jours. Basilique en vue!! Petite pensée souvenir pour Sissi Impératrice… On résiste à faire la queue pour rentrer dedans, trop de monde et il ne nous reste plus beaucoup de temps avant de retourner chercher nos affaires au collège arménien.

Il s’agit aussi de trouver un endroit pour manger. On aimerait tester une pizza, après tout on est en Italie! Un premier essai sur une place surpeuplée, une carte peu alléchante et un écrabouillage de pied par un pigeon, et nous fuyons comme des voleuses, dès que les serveurs ont le dos tourné (que tout le monde se rassure, nous n’avions encore rien commandé!). On se rabat sur une petite pizzeria sympathique sur une petite place reculée. Affamées, on dévore nos pizzas beaucoup trop vite, dommage plus de place pour une glace… Pourtant elles aussi sont réputées! On ne goûtera pas non plus les grissinis, spécialité italienne qu’on sert habituellement avec le pain.

C’est reparti pour une heure de marche encore, le ventre lourd et les jambes fatiguées. On se pose quelques instants plus tard sur les marches d’une église, le temps pour Florence de déguster quand même une glace et pour Hélène et moi de faire des photos volées (interdites) avec des masques vénitiens.

Il est temps de retourner sur nos pas. Maintenant les rues n’ont plus aucun

secret pour nous. On pourrait même circuler les yeux fermés! On se sera bien entraînées pour la Croatie, où il semble qu’on doive pas mal grimper, avec les marches de quelques uns des 420 ponts. On aura aussi eu le temps de se dire que les gondoles, et bah c’est vraiment un truc de touristes et que franchement c’est bien plus sympa de circuler à pied, et de se perdre dans les ruelles reculées.

Chargées de nouveau en sandwich, nous prenons la direction du port de San Basilio. Quelques genoux écorchés plus loin… (aucune réaction parachute en cas de chute, chargées comme on est!) et nous voilà prêtes à embarquer.

Dernière mauvaise surprise : après l’annulation du bateau que nous devions prendre initialement, on avait changé nos plans pour la nuit qui vient. Sauf que maintenant ils nous changent encore nos plans et nous informent que nous débarquerons bien dans la ville initialement prévu. Oui, mais nous on a changé notre réservation et il n’est pas question de dormir à Rovinj, mais à Rabac. Et il y a quand même plus d’une heure de bus entre les deux villes. On s’énerve un peu, notre anglais est hésitant et il faut absolument qu’on leur fasse comprendre qu’ils doivent nous emmener à Rabac. Heureusement on n’est pas les seules dans ce cas et on finit par obtenir le nom d’un gars qu’on doit trouver à l’arrivée à Rovinj pour qu’il nous mette dans le bon bus pour Rabac. La fatigue commence à se faire sérieusement sentir… Enfin advienne que pourra…

Sortie tranquille de Venise. On comate. Une fois en pleine mer, le bateau accélère et on a subitement l’impression d’être dans le bateau pirate d’un parc d’attraction. Le bateau file et la mer est quelque peu agitée. On tente un petit tour dans le bateau mais ça remue quand même beaucoup. On n’est pas loin du barbouillement. Le bateau est envahi de français venus des clubs med de Croatie, pour passer la journée à Venise et visiblement ça vaut pas le coup! Départ ce matin à 7h, pour 3h30 de bateau, 4-5h sur place avant de reprendre le bateau, suivi du coup d’1h30 de bus… pour une arrivée à 22h!

A l’arrivée à Rovinj, petit flou artistique. Où va-t-on?? On nous parle d’un passage par la douane mais on ne voit pas l’ombre d’un douanier… On monte dans un des cars qui part pour Rabac. C’est tout de même pas très bien organisé! Normalement il y a un bus par hôtel, mais personne ne connaît le nôtre…

Un touriste allemand tente de semer sa femme et sa mère dans la confusion générale, mais hélas pour lui, elles lui remettent la main dessus. Sa femme reste cependant très digne et ne le traite que de fou…

Ca y est nous prenons enfin le chemin final qui doit nous mener dans un bon lit. On ne voit rien de la route, il fait nuit noire évidemment. Enfin, ça y est, on est en Croatie!!! On a posé le pied sur le sol croate!!! Il fait doux. La route à l’air sinueuse et montagneuse.

22h15, le chauffeur nous lâche en amont du port de Rabac. Et maintenant débrouillez-vous! Fatiguée, je râle… heureusement les autres ne m’en veulent pas trop… Le petit port à l’air bien sympa mais il nous tarde de trouver notre hôtel! 20 min de marche plus loin, il fait franchement chaud! On patauge un peu dans le chemin à prendre. Heureusement un couple d’italien et leur fils passent par là et nous aident un peu! Leur fils nous conduit même jusqu’à la réception de l’hôtel qui n’est pas tout près. Nous tombons sur une hôtesse bien agréable qui a en plus le mérite de parler français. Enfin, on arrive dans notre petit appart! Et là pas même le temps de s’asseoir, de se poser. On est en fait dans l’appart voisin de nos amis italiens. Ni une ni deux, nous voilà invitées à prendre un verre de vin. La discussion est animée, la compréhension un peu difficile. On mélange le français, l’anglais, l’italien et l’espagnol. On ne peut pas partir tant que le bouteille n’est pas vide… C’est pas un franchement bon vin, on est fatiguées et à jeun… C’est pas gagné… A une heure du mat’ on y parvient enfin! Rapide tour par la salle de bain et au lit! Demain lever tôt, on a un programme chargé! Dommage on ne pourra pas profiter de Rabac qui pourtant paraît bien agréable. On y reviendra sans doute sur le chemin du retour!

Samedi 4 septembre 2010 

Samedi matin, 7h30, le réveil sonne. Le jour ne filtre qu’à peine à travers les volets. Pas de travail aujourd’hui, mais un départ en vacances. Ca vaut bien un réveil matinal ! Bouclage des sacs, dernière impression de plans de villes et de confirmations de réservations. Florence, puis Hélène arrivent. Dernière pesée des sacs. C’est que nous partons avec Ryanair, et il paraît qu’il faut pas déconner avec le poids des bagages… Il est temps de partir.

9h43, départ de Quimper, 13 min de retard sur le timing… Ca piplète sévère dans la voiture. En même temps, si vous mettez 3 filles dans un voiture, on ne peut pas s’attendre à autre chose ! Pas grand monde sur la route. Nous arrivons à Paris sans encombre, personne ou presque sur le périph… mais qu’est-ce qu’on est mieux par chez nous, en bord de mer! Un nuage de pollution flotte sur la capitale… Un rapide coup d’œil à la Tour Eiffel au passage et nous mettons le cap sur Beauvais.

Nous arrivons à l’aéroport 7h exactement après avoir quitté Quimper. Je crois que je n’aurai jamais aussi peu regardé la route durant un Quimper-Paris… (et c’est moi qui conduisait…. bon, comprendre «　l’heure　» biensûr !). L’aéroport est minuscule et mal fichu. Il y a foule… Nous larguons la voiture sur le parking après avoir fait des échanges de chaussures et pulls entre nos différents sacs.

En sandwich (là il faut imaginer un sac - une fille - un sac), nous rejoignons le hall d’enregistrement. C’est la foire… Nous arrivons à passer nos sacs sans encombre, pas de problème avec nos cartes d’embarquement, ouf !! Il est temps d’aller à l’embarquement : bon à savoir, une seule file pour tous les vols… On a une petite pensée pour les gens qui bossent là : ça doit pas être de tout repos !!! Embarquement comme sur des roulettes et nous arrivons in extremis pour monter dans l’avion. C’est parti pour la deuxième étape du voyage ! Pas de placement à bord, mais nous arrivons à être toutes les trois côte à côte. Picnic frugal non fourni par Ryanair, faut pas exagérer, pour 60€ l’aller-retour, ils ne vont quand même pas fournir quoique ce soit en plus… On se contente des restes de ce midi et d’une valeur sûre récurrente : les crêpes de Pleuven.

20h, nous survolons les Alpes. Le soleil se couche, la nuit arrive. On va perdre presque deux heures de jour au cours de notre voyage, pas de changement d’heure mais une journée bien décalée!

Arrivée Trévise, à 30km de Venise, dans un aéroport désert. Nous récupérons nos bagages et filons prendre le bus qui nous amènera au centre de Venise. Nous ne voyons pas grand-chose, il fait nuit noire. Nous débarquons du bus et testons directement notre anglais avec un touriste qui ne sait pas où dormir et nous demande conseil. On le renseigne tant bien que mal, et le lâchons, sans vraiment l’avoir aidé, pour tenter de rejoindre le collège arménien où nous allons passer la nuit.

Chargées comme des baudets, nous attaquons le premier pont qui se présente à nous, pour se rendre compte au bout de 10 minutes qu’en fait on ne sait pas très bien où on doit aller… Il n’y a pas grand monde dans les rues, il fait doux. Un petit détour et 2 ponts plus loin, nous semblons avoir trouvé le bon chemin. C’est que notre plan n’est pas particulièrement détaillé et qu’il n’y a pas de noms de rues ou presque sur les murs. La ville est toute calme. Les canaux sont déserts. Nous continuons de grimper et descendre une certaine quantité de marches. On commence à transpirer, il fait chaud finalement! Nous tombons enfin sur notre fameux collège. Il semble un peu décati mais, à l’intérieur, une fête bat son plein. Le bâtiment qui date du XVIIè a l’air magnifique! Par contre pas évident de trouver la porte d’entrée… Nous tentons celle qui nous paraît la plus appropriée, avec un lourd marteau à l’ancienne. Deux italiens nous regardent, moqueurs, avant de nous indiquer la bonne entrée. L’intérieur n’est pas dans un état de rénovation avancée. On nous donne notre clé, nous avons une chambre rien que pour nous, ce qui n’était pas gagné puisque c’est le système auberge de jeunesse avec des dortoirs.

Une p’tite douche rafraîchissante et délassante après, une robe enfilée, et nous voilà de nouveau dans les rues vénitiennes. On déambule tranquillement au gréé des ruelles qui s’ouvrent à nous. Toujours aussi peu de monde, beaucoup de couples, tout le monde bien habillé. Les restos ferment les uns après les autres. Nous commençons à rebrousser chemin. Il est temps d’aller se coucher, il est une heure du matin.